Eugène Ionesco et le Nouveau Théâtre

 

   Les caractéristiques du Nouveau Théâtre : l’action ne s’y déroule plus d’une façon suivie et logique. Les personnages ne sont plus des carctères soigneusement analysés. Le langage n’est plus un moyen de communication entre les hommes. Le but du Nouveau Théâtre est fondamentalement métaphysique et met en relief, par des procédés qui relèvent souvent de la grosse farce, voire de la clownerie, l’absurdité de la condition humaine chez des héros dérisoires qui ne sont que des symboles sans conditionnement social bien précis. Les représentants sont : Samuel Beckett et Arthur Adamov. Dans le théâtre moderne il y a le monologue long.

  La remise en cause de la nouvelle dramaturgie : théâtre de l’absurde, l’anti-théâtre, nouveau théâtre. La scène n’est plus le lieu d’une illusion qui nous transporte ailleurs et jadis, elle ne se prolonge ni spatielement dans les coulisses, ni dans le temps, après la tombée du rideau. Elle s’ouvre uniquement vers la salle, constituants avec elle le lieu d’une expérience vécue dans l’immédiat, étendue sur la stricte durée du spectacle.

  Le thème de l’absourde : La Cantatrice chauve conformisme et absurdité du langage ; La leçon - la satire du dogmatisme ; Les Chaisesla difficulté de la communication ; Les Rhinoceros la réhabilitation de l’humanisme : le sujet de la pièce « Aimerez-vous être rhinocéros? » Béranger et Jean sont employés dans le même bureau, mais Béranger est fantaisiste et Jean beaucoup plus sérieux. Un beau jours un rhinoceros en liberté fonce dans les rues : Jean est scandalisé de ce manquement à l’ordre publique, tandis que Béranger prend les choses avec philosophie. Cependant apparaissent partout des rhinoceros et voici que Béranger, rendant visite à Jean chez lui, le trouve en proie à une étrange maladie : sa voix devient rauque, sa peau verdit et une bosse perce sur son front. Les deux amis discutent du cas d’un de leurs collègue qui s’est transformé en rhinoceros et que Jean soutient : « Puique ça lui fait plaisir de devenir ! Il n’y a rien d’extraordinaire à cela. » Béranger est stupéfié de voir son ami, naguère si humain et si humaniste, devenir rhinocéros. Seul Béranger défendra la race et la dignité humaines, luttant pour ne pas céder à l’attraction du grand nombre.

  Un langage vide de sens : Eugène Ionesco a le plus réflechi sur les mécanismes théâtraux : il est très sensible aux problèmes du langage, à son conformisme, à son absurdité profonde, à la difficulté de communiquer.

  Eugène Ionesco est auteur dramatique français, né à Slatina, en Roumanie, son père avocat, de nationalité roumaine, sa mère de nationalité française, Thérèse Icard. Il a mené une vie littéraire, ses études sont consacrées à la littérature française.

   Ionesco a créé un système dramatique propre : il s’ennuie de Corneille, Shiller est insuportable, Ibsen est difficile à comprendre, Cocteau et Giraudoux artificilelles, les drames sanglantes de Victor Hugo lui produit le rire. Le plus grand adversaire c’est Brecht. Les précurseurs de Ionesco sont Caragiale et Urmuz, le théâtre d’Antonin Artaud et le théâtre surréaliste. Pour Ionesco n’existe la comédie et la tragédie, il y a un seul genre : le spectacle dramatique.

  Un homme cherche à surmonter la crise permanente qu’est la pensée de la vie et de la mort, à résoudre les interrogations, à triompher de l’angoisse, à y voir clair, et note ses obsessions, ses doutes, ses refus.

 

Citations de son THÉÂTRE :   Rhinocéros (1960)

 

Le Logicien, au Vieux Monsieur. Voici donc un syllogisme exemplaire. Le chat a quatre pattes. Isidore et Fricot sont chats.

Le Vieux Monsieur, au Logicien.   Mon chien aussi a quatre pattes.

Le Logicien, au Vieux Monsieur. Alors, c’est un chat.

Béranger, à Jean. Moi, j’ai à peine la force de vivre. Je n’en ai plus envie peut-être.

Le Vieux Monsieur, au Logicien après avoir longuement réfléchi. Donc, logiquement, mon chein serait un chat.

Le Logicien, au Vieux Monsieur.  Logiquement, oui. Mais le contraire est aussi vrai.

Béranger, à Jean. La solitude me pèse. La société aussi.

Jean, à Béranger. Vous vous contredisez. Est-ce la solitude qui pèse, ou est-ce la multitude? Vous vous prenez pour un penseur et vous n’avez aucune logique.

Le Vieux Monsieur, au Logicien.  C’est très beau, la logique.

Le Logicien, au vieux Monsieur. À condition de ne pas en abuser.

Bérenger, à Jean. C’est une chose anormale de vivre.

Jean.  Au contraire. Rien de plus naturel. La preuve : tout le monde vit.

Bérenger. Les morts sont plus nombreux que les vivants. Leur nombre augmente. Les vivants sont rares.

Jean. Les morts, ça n’existe pas, c’est le cas de le dire !… Ah ! Ah !… (gros rire). Ceux-là aussi vous pèsent? Comment peuvent peser des choses qui n’existent pas?

Bérenger. Je me demande moi-même si j’existe !

Jean, à Bérenger. Vous n’existes pas, mon cher, parce que vous ne pensez pas ! Pensez et vous serez.

Le Logicien, au Vieux Monsieur. Autre syllogisme : tous les chat sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat.

Le Logicien.  Vous voyez…

 

                                     LES ESSAIS

                           

                                       Antidotes 

 

Chers lecteurs… chacun de vous a raison, seulement les autres se trompent. Toujours. À une seule condition : personne d’entre vous ne doit s’imaginer qu’est l’autre. Les affirmations des autres ne compte pas. Mettez tout en discussion. Être vous même c’est la clé de l’existence. C’est un conseil. (texte adapté en langue française, après la version roumaine du livre.)

 

                              Notes et contre-notes

 

« En réalité, j’ai surtout combattu pour sauvegarder ma liberté d’esprit, ma liberté d’écrivain. Il est évident qu’il s’est agi, en grande partie, d’un dialogue de sourds, car les murs n’ont pas d’oreilles et les gens sont devenus des murs les uns pour les autres : personne ne discute plus avec personne, chacun voulant de chacun faire son partisan ou l’écraser. »

 

 

 

 

 

 

 

 

                            André Malraux (1901-1976)

 

 

   Né à Paris, André Malraux est le fils d’un banquier. Étudiant à l’École des langues orientales, il se passionne pour la littérature et l’archéologie. En 1923, il part pour l’ Extrême Orient, prend part à des expéditions archéologiques, et s’engage politiquement. À son retour en France, en 1927 il publie ses plus connus romans. Il milite ensuite avec Gide contre le nazisme et le fascisme. Prisonnier des Allemands en 1940, il réussit à s’enfuir. En 1969, il renonce définitivement à la politique et se consacre à une méditation sur les thèmes de l’art, de l’histoire, du destin et de la mort. Il meurt à Créteil, à l’ âge de 71 ans.

   La Condition humaine (1933). Le roman traite de la lutte, en Chine, entre les « généraux du Nord », et de la révolution communiste. C’est l’histoire de Katov, le révolutionnaire, de Tchen, le terroriste, de Gisors, l’idéaliste, et de sa femme, May. Le thème de la fraternité, un sentiment que Malraux a profondémént éprouvé, est ici symbolisé par le geste de Katov qui lui offre à ses jeunes camarades sa part de cyanure. Cette fraternité s’oppose au besoin d’héroïsme égocentrique de Tchen, qui décide d’agir seul pour tuer Tchang-Kaï-chek. Il mourra en jetant une bombe sur la voiture du général, sans toutefois parvenir à son but : le général sortira indemne de l’attentat.

   L’Espoir (1937) C’est une chronique de la Guerre civile espagnole. Roman de la fraternité, de l’action, du désespoir et de la solidarité, il raconte l’opposition des « Nationalistes » ou « Fascistes » du général Franco aux « Républicains ».

  Le Musée imaginaire

  La création artistique

La création et les effets des œuvres d’art.

   L’œuvre de Malraux est une épopée historique de l’humanité. Elle exalte l’art, l’intelligence et la volonté. Il s’inspire toujours des grands événements contemporains : la Révolution chinoise, la Guerre Civile espagnole, le danger du nazisme, la Résistence. Selon Malraux, pour être vraiment un homme et pour contribuer au salut de la condition humaine, il faut agir, être un héros, pratiquer la fraternité, qui unit les héros aux gens communs. L’oppression politique et la misère privent l’homme de sa dignité, et c’est par l’action qu’on la défend. Face à la violence, il n’y a que la violence : les hésitations humanistes et les règles morales doivent disparaître. Les romans de Malraux sont le résultat de ses expériences du mal, de son dévouement, de son sens de la fraternité. Son style et sa langue sont pleins de lyrisme, qui se révèlent surtout dans les descriptions des paysages, et dans sa méditation sur la condition humaine.

   André Malraux aura rencontré les grandes personnalités du monde politique et poursuivi un dialogue constant avec les grands artistes et intellectuels : Pablo Picasso, Marc Chagall, Jean Cocteau, André Gide, Pierre Reverdy.

 

Citations :

 

« Să fii mai mult decât un om în lumea oamenilor. Să scapi de condiţia umană... Nu puternic, atotputernic... Orice om visează să fie Dumnezeu. »

 

                                            ***

 

« Fiecare om e nebun, dar ce este soarta omenească, dacă nu o viaţă de efort pentru a-l uni pa acest nebun cu universul? »

 

                                                                                 André Malraux

 

 

« În aventură, în războiul civil, în revoluţie, el, André Malraux, a căutat adevărata faţă a omului dincolo de reflexele condiţionate de viaţa burgheză şi de progresul tehnic, dincolo de morală şi religie: romanele sale din anii 30 înfăţişau deja omul de la cumpăna secolului, lăsat pradă lui însuşi, descoperind în luptă, în umilinţă, victorie sau moarte singura grandoare care ar putea fi a sa, eroica sfidare a condiţiei umane. » ( Pierre de Boisdeffre, Une Histoire vivante de la Littérature d’aujourd’hui, 1958)

 

 

Sources :

 

1)Cerf, Juliette ; Béguin, Olivier ; Fenêtre sur la littérature française et francophone, Modern Languages, Milan, Italie, 2004 ; page 260 ;

2)Malraux, André ; Condiţia umană; Ed. Rao; Bucureşti; 1993; ceea ce scrie pe verso;

 

  -- Material trimis de Roxana Sarbu

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