HONORE DE BALZAC
Les pages de commencement des romans de ma bibliothèque:
Les Paysans:
Chapitre premier
Le château
A monsieur Nathan
''Toi qui procures de délicieux reves au public
''avec tes fantaisies, mon cher Nathan, je vais te
''faire rever avec du vrai. Tu me diras si jamais le
''siècle actuel pourra léguer de pareils songes aux
''Nathan et aux Blandet de l'an 1923! Tu mesure-
''ras la distance à laquelle nous sommes du temps où
'' les Florine du XVIIIe siècle trouvaient à leur réveil
''un château comme les Aigues dans un contrat.
''Mon très cher, si tu reçois ma lettre dans la
''matinée, vois-tu de ton lit, à cinquante lieue de
''Paris environ, au commencement de la Bourgogne,
''sur une grande route royale, deux petits pavillons
''en brique rouge, réunis ou séparés par une bar-
''rière peinte en vert?... Ce fut là que la diligence
''déposa ton ami.
'' De chaque coté de pavillons, serpente une haie
''vive d'où s'échappent des ronces semblables à
''des cheveux follets. Cà et là, une pousse d'arbre
''s'élève insolemment. Sur le talus du fossé, de
''belles fleurs baignent leurs pieds dans une eau
''dormante et verte. A droite et à gauche, cette haie
''rejoint deux lisières de bois, et la double prairie
''à laquelle elle sert d'enceinte a sans doute été
''conquise par quelque défrichement.
Le curé de village
Chapitre premier
Véronique
Dans le Bas-Limoges, au coin de la rue de la Vieille-Poste et la
rue de la Cité, se trouvait, il y a trente ans, une de ces boutiques
auxquelles il semble que rien n'ait été changé depuis le moyen âge. De
grandes dalles cassées en mille endroits, posées sur le sol qui se
montrait humide par places, auraient fait tomber quiconque n'eut pas
observé les creux et les élévations de ce singulier carrelage. Les
murs poudreux laissaient voir une bizarre mosaique de bois et de
briques, de pierres et de fer tassés avec une solidité due au temps,
peut-etre au hasard. Le plancher, composé de poutres colossales,
pliait depuis plus de cent ans sans rompre sous le poids des étages
supérieurs. Bâtis en colombage, ces étages étaient à l'extérieur
couverts en ardoises clouées de manière à dessiner des figures
géométriques, et conservaient une image naive des constructions
bourgeoises du vieux temps.
L'auberge rouge
Introduction
En je ne sais quelle année, un banquier de Paris, qui avait des
relations commerciales très étendues en Allemagne, fetait un de ces
amis, longtemps inconnus, que les négociants se font de place en
place, par correspondance. Cet ami, chef de je ne sait quelle maison
assez importante de Nuremberg, était un bon gros Allemand, homme de
gout et d'érudition, homme de pipe surtout, ayant une belle, une large
figure nurembergeoise, au front carré, bien découvert, et décoré de
quelque cheveux blonds assez rares. Il offrait le type des enfants de
cette pure et noble Germanie, si fertile en caractères honorables, et
dont les paisibles moeurs ne se sont jamais démenties, meme après sept
invasions. L'étranger riait avec simplesse,écoutait attentivement, et
buvait remarquablement bien, en paraissant aimer le vin de Champagne
autant peut-etre que les vins paillés du Johannisberg. Il se nommait
Hermann, comme presque tous les Allemands mis en scène par les
auteurs. En homme qui ne sait rien faire légèrement, il était bien
assis à la table du banquier, mangeait avec ce tudesque appétit si
célèbre en Europe,et disait un adieu consciencieux à la cuisine du
grand Careme.
Pour faire honneur à son hote, le maître du logis avait convié
quelque amis intimes, capitalistes ou commerçants, plusieurs femmes
aimables, jolies, dont le gracieux babil et les manières franches
étaient en harmonie avec la cordialité germanique. Vraiment, si vous
aviez pu voir comme j'en eus le plaisir, cette joyeuse réunion de gens
qui avaient rentré leurs griffes commerciales pour spéculer sur les
plaisirs de la vie, il vous eut été difficile de hair les escomptes
usuraires ou de maudire les faillites. L'homme ne peut pas toujours
mal faire.
L'elixir de longue vie
L'elixir de longue vie
Dans un somptueux palais de Ferrare, par une soirée d'hiver, don
Juan Belvidéro régalait un prince de la maison d'Este. A cette époque,
une fete était un merveilleux spectacle que de royale richesse ou la
puissance d'un seigneur pouvait seules ordonner. Assises autour d'une
table éclairée par des bougies parfumées, sept joyeuses femmes
échangeaient de doux propos, parmi d'admirables chefs-d'oeuvres dont
les marbres blancs se détachaient sur des parois en stuc rouge et
contrastaient avec de riches tapis de Turquie. Vetues de satin,
étincelantes d'or et chargées de pierreries qui brillaient moins que
leurs yeux, toutes racontaient des passions énergiques, mais diverses
comme l'étaient leurs beautés. Elles ne différaient ni par les mots ni
par les idées; l'air, un regard, quelque gestes ou l'accent servaient
à leur paroles de commentaires libertins, lascifs, mélancoliques ou
goguenards.
L'une semblait dire: - Ma beauté sait réchauffer le coeur glacé des
vieillards.
L'autre: -J'aime à rester couchée, sur des coussins, pour penser
avec ivresse à ceux qui m'adorent.
Une troisième, novice de ces fetes, voulait rougir:
-Au fond du coeur je sens un remords! disait-elle. Je suis
catholique, et j'ai peur de l'enfer. Mais je vous aime tant, oh! tant
et tant, que je puis vous sacrifier l'éternité.
La quatrième, vidant une coupe de vin de Chio, s'écriait:
-Vive la gaieté! Je prends une existence nouvelle à chaque aurore!
Oublieuse du passée, ivre encore des assauts de la veille, tous les
soirs j'épuise une vie de bonheur, une vie pleine d'amour!
La femme assise auprès de Belvidéro le regardait d'un oeil enflammé.
Elle était silencieuse. -Je ne m'en remettrais pas à des bravi pour
tuer mon amant, s'il m'abandonnait! Puis elle avait ri; mais sa main
convulsive brisait un drageoir d'or miraculeusement sculpté.
Le père Goriot
I
Une pension bourgeoise
Madame Vauquer, née de Conflans, est une vieille femme qui, depuis
quarante ans, tiens à Paris une pension bourgeoise établie rue
Neuve-Sainte-Geneviève, entre le quartier latin et le faubourg
Saint-Marceau. Cette pension, connue sous le nom de la Maison-Vauquer,
admet également des hommes et des femmes, des jeunes gens et des
vieillards, sans que jamais la médisance ait attaqué les moeurs de ce
respectable établissement. Mais aussi depuis trente ans ne s'était-il
jamais vu de jeune personne, et pour qu'un jeune homme y demeure, sa
fammille doit-elle lui faire une maigre pension. Néanmoins, en 1819,
époque à laquelle ce drame commence, il s'y trouvait une pauvre jeune
fille. En quelque discrédit que soit tombé le mot drame par la manière
abusive et tortionnaire dont il a été prodigué dans ces temps de
douloureuse littérature, il est nécessaire de l'employer ici: non que
cette histoire soit dramatique dans le sens vrai du mot; mais l'oeuvre
accomplie, peut-etre aura-t-on versé quelques larmes intra muros et
extra.
Les Chouans
Première partie
L'embuscade
Dans les premiers jours de l'an VIII, au commencement de
vendémiaire, ou, pour se conformer au calendrier actuel, vers la fin
du mois de septembre 1799, une centaine de paysans et un assez grand
nombre de bourgeois, partis le matin de Fougères pour se rendre à
Mayenne, gravissaient la montagne de La Pellerine située à mi-chemin
environ de Fougère à Ernée, petite ville où les voyageurs ont coutume
de se reposer.
Ce détachement, divisé en groupes plus ou moins nombreux, offrait
une collection de costumes si bizarres et une réunion d'individus
appartenant à des localités ou à des professions si diverses, qu'il ne
sera pas inutile de décrire leurs différences caractéristiques pour
donner à cette histoire les couleurs vives auxquelles on met tant de
prix aujourd'hui; quoique, selon certains critiques, elles nuisent à
la peinture des sentiments.
Quelques-uns des paysans, et c'était le plus grand nombre, allaient
pieds nus, ayant pour tout vetement une grande peau de chèvre qui les
couvrait depuis le col jusqu'aux genoux, et un pantalon de toile
blanche très grossière, dont le fil mal tondu accusait l'incurie
industrielle du pays.
Le Lys dans la vallée
I
Les deux enfances
A quel talent nourri de larmes devrons-nous un jour la plus
émouvante élégie, la peinture des tourments subis en silence par les
âmes dont les racines tendres encore ne rencontrent que de durs
cailloux dans le sol domestique, dont les premières frondaisons sont
déchirées par des mains haineuses, dont les fleurs sont atteintes par
la gelée au moment où elles s'ouvrent? Quel poète nous dira les
douleurs de l'enfant dont les lèvres sucent un sein amer, et dont les
sourires sont réprimés par le feu dévorant d'un oeil sévère? La
fiction qui représenterait ces pauvres coeurs opprimés par les etres
placés autour d'eux, pour favoriser les développements de leur
sensibilité, serait la véritable histoire de ma jeunesse. Quelle
vanité pouvais-je blesser, moi nouveau-né? quelle disgrâce physique
ou morale me valait la froideur de ma mère? étais-je donc l'enfant du
devoir, celui dont la naissance est fortuite, ou celui dont la vie est
un reproche? Mis en nourrice à la campagne, oublié par ma famille
pendant trois ans, quand je revins à la maison paternelle, j'y comptai
pour si peu de chose que j'y subissais la compassion des gens. Je ne
connais ni le sentiment, ni l'heureux hasard à l'aide desquels j'ai pu
me relever de cette première déchéance: chez moi l'enfant ignore,et
l'homme ne sait rien. Loin d'adoucir mon sort, mon frère et mes soeurs
s'amusèrent à me faire souffrir.
Balzac, Honoré:a) L'auberge rouge, La Spiga languages, Milan, 1997;
b)Les Chouans, Larousse, France, 1990;
c)Le curé du village, Ernest Flammarion,
Editeur, Paris, 1927;
d)L'elixir de longue vie, La Spiga Languages,
Milan, 1994;
e) Le Lys dans la vallée, EDDL, France, 1996;
f) Les Paysans, Ed. Gallimard, France, 1968;
g) Le Père Goriot, Ed. Gallimard, Espagne, 1971;
-- Material trimis de Roxana Sarbu
Marcel Proust (1871-1922)
Il est naît à Illiers. Son père est un illustre médecin et sa
mère, Jeanne Weil, une femme très cultivé, appartient à une riche
bourgeoisie juive. Malgré ses crises d'asthme, Marcel vit une enfance
heureuse. Il fait ses études au lycée Condorcet, à Paris, où il se lie
d'amitié avec des jeunes gens de la haute bourgeoisie et avec Darlu,
son professeur de philosophie, avec lequel il entretient une
correspondance suivie. Il passe ses vacances chez sa tante Léonie à
Illiers, et sur les plages de Normandie (Balbec dans son oeuvre). Sa
vie mondaine commence en 1888: il fréquente des salons
aristocratiques, des écrivains et des artistes. La tendresse et
l'amour dont il a été entouré pendant son enfance ont enfluencé son
caractère. Il reste toute sa vie un homme qui a besoin d'etre aimé,
loué, désiré, aidé. Il cherche toujours à plaire, à faire plaisir aux
autres. L'amour et l'amitié seront pour lui extremement importants.
Dès son adolescence, il affiche un gout très prononcé pour le monde
aristocratique, qu'il analyse et critique avec humour, mais sans
méchanceté. Extremement intelligent, sans jamais faire parade de son
intelligence, c'est un critique de talent.
Il a écrit des articles dans des journaux, traduit son oeuvre du
critique d'art anglais Ruskin, compose son premier roman Jean
Santeuil, une sorte d'autobiographie, publié après sa mort. Ses
nouvelles Les Plaisirs et les Jours sont dominées par les thèmes de la
maladie et de la mort. La perte de sa mère, en 1905, et sa maladie le
poussent à s'isoler de plus en plus, et à se consacrer entièrement à
la composition de son immense oeuvre A le recherche du temps perdu. Le
premier volume Du coté de chez Swann est refusé par tout les éditeurs
. IL le publie à compte d'auteur chez Grasset en 1913. Il paraît puis
les autres volumes: A l'ombre des jeunes filles en fleur, Le Coté de
Guermantes, Sodome et Gomorrhe. La Prisonnière, Albertine disparue (
La Fugitive) et Le Temps retrouvé ne seront publié qu'après sa mort.
L'ecrivain domine l'histoire du roman français avec cet ouvrage: le
bonheur que son héros - le Narrateur - a recherché vainement dans la
vie mondaine, l'amour, la contemplation des oeuvres d'art, il le
découvre dans le pouvoir d'évocation de la mémoire instinctive qui
réunit le passé et la mémoire involontaire: ''... Et tout d'un coup le
souvenir m'est apparu. Ce gout c'était celui du petit morceau de
madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne
sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire
bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir
trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite
madeleine ne m'avait rien rappellé avant que je n'eusse gouté...''. Et
dès qu'il eut reconnu le gout du morceau de madeleine trempé dans le
tilleul que donnait sa tante il est entré dans les profondeurs du
l'esprit. Il se retourne à l'innocence à l'aide d'un fait phisique.
Dès ce moment là tout est changé en lui, charnel, spirituel, le temps
intérieur et le temps extérieur soit disant. La vie mondaine, noms de
pays, des lieux, de l'église forment un tout: un océan vivant à
l'infini. Dans Un Amour de Swann il y a un épisode où l'auteur nous
raconte son amour pour Odette: ''le teint pâle d'Odette, les joues
trop maigres, les traits tirés, les yeux battus, tout ce que - au
cours des tendresses successives qui avaient fait de son durable amour
pour Odette un long oubli de l'image première qu'il avait reçue d'elle
- il avait cessé de remarquer depuis les premiers temps de leur
liaison, dans lesquels sans doute, pendant qu'il dormait, sa mémoire
en avait été chercher la sensation exacte. ...'' Dire que j'ai gâché
des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus
grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas
mon genre!'' ... ''Meme au printemps, trouver dans un livre le nom de
Baalbec suffisait à réveiller en moi le désir des tempetes et du
gothique normand; meme par un jour de tempete le nom de Florence ou de
Venise me donnait le désir du soleil, des lys, du palais des Doges et
de Sainte-Marie-des-Fleurs.''
Son écriture est une peinture. Il peint la réalité, les lieux
qu'il voit, ses états d'esprit. Il décrit la rivière Vivonne; il entre
aussi avec l'écriture dans le domaine de la musique: La Sonate de
Vinteuil. Les peintres qu'il nomme sont Giotto et Corrège. Chez Proust
la mémoire du passé, le souvenir de ce qui s'est passé dans l'espace
impliquerait déjà un esprit qui dure - la philosophie de Bergson. Dans
la durée entre l'épisode de la madeleine.
Marcel Proust est grand parce qu'il a mis dans son écriture la
sensibilité d'enfant pour sa mère qui doit etre une leçon dès nos
jours, quand les familles se séparent et oublient la pureté et la
profondeur des émotions pour leurs parents. Je crois que pour Proust
le souvenir signifie amour, chaque rappel à son enfance construit son
édifice. A la recherche du temps perdu représente pour XXe siècle ce
que le roman de Balzac avait représenté pour le XIXe siècle. Le style
est pictural, plein de métaphores, la phrase a beaucoup de
subordonnées. Il y a trois thèmes majeurs dans son oeuvre:
amour-désir; vocation littéraire; le temps.
Les écrivains contemporains de Proust sont: Joyce, Dos Passos,
Faulkner, Gide, V. Woolf, Musil, Kafka. Il a des influences de Balzac,
Flaubert, Sainte-Beuve, les frères Goncourt et Saint-Simon, son
favorit. Le roman à venir est représenté par Le Clézio. Dans la
littérature roumaine, Marcel Proust est décrit par Camil Petrescu: On
peut dire que presque d'un siècle avant, aucun écrivain n'a boulversé
plus profondément la conscience littéraire du monde et n'a concentré
sur lui, de telle mesure, l'intellectualité contemporaine que lui. Il
a ouvert une ère nouvelle comme Balzac lui-meme. Proust atteint la
grande poésie et il fait une magie de son écriture, considère le
critique Albert Béguin. Proust a aussi des pages de sociologue.
Nathalie Sarraute est fortement influencé de Proust. Proust a fait une
révolution romanesque. Prout est poète, et poète visionnaire.
Sources:
1)Albérès, R. M. Littérature, Horizon 2000; Ed. Albin Michel, Paris;1974;
2)Benjamin, Walter; Iluminări; Ed. Univers; Bucureşti;2000;
3)Cerf, Juliette; Béguin, Olivier; Fenetres sur la littérature
française et francophone; Modern Languages; Milan, Italie, 2004;
4)Dicţionar al literaturii franceze; Ed. Ştiinţifică, coordonator
Micaela Slăvescu; articolul despre Proust;
5)Ion, Angela; Histoire de la littérature française; Ed. Didactică şi
Pedagogică; Bucureşti; 1982;
6)Le Petit Larousse; Paris; 1995;
7)Mes idées;
8)Proust, Marcel; Un amour de Swann; Ed. Pocket, 1990;
9)Proust, Marcel; A la recherche du temps perdu;
Citations:
AMOUR:
Et cette maladie qu'était l'amour de Swann avait tellement multiplié,
il était si étroitement melé à toutes les habitudes de Swann, à tous
ses actes, à sa pensée, à sa santé, a son sommeil, à sa vie, meme à ce
qu'il désirait pour après sa mort, il ne faisait tellement plus qu'un
avec lui, qu'on n'aurait pas pu l'arracher de lui sans le détruire
lui-meme à peu près tout entier: comme on dit en chirurgie, son amour
n'était plus opérable.
Et des amours desquelles nous parlons,
Quand serons morts, n'en sera plus nouvelle:
Pour ce, aimez-moi cependant qu'etes belle.
ARTISAN:
Un art qui a de la vie ne reproduit pas le passé; il le continue.
PARADIS:
Le paradis terrestre est où je suis.
SAGESSE:
On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-meme, après un
trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner.
Source:
Dictionnaire des citations de langue française; Maxi-Livres pour la
présente édition; France, 2002;
-- Material trimis de Roxana Sarbu
Charles Baudelaire (1821-1867)
Baudelaire naît à Paris. Sa mère, devenue veuve, se remarie avec
le général Aupik que le petit Charles âgé de sept ans, le déteste.
D'abord en pension à Lyon, il entre ensuite au collège Louis-le-Grand
à Paris, d'où il se fait renvoyer pour indiscipline. Il s'inscrit à la
faculté de droit, vit en bohème, se lie avec des jeunes poètes. En
1842, commence sa longue liaison avec une femme mulâtre, l'actrice
Jeanne Duval, qui représentera dans ses vers la sensualité et
l'exotisme. Baudelaire fréquente le Club des fumeurs d'haschisch.
L'amour pour sa mère et la haine envers son père marquent son
adolescence et sa vie. Révolté, il cherche dans les ''paradis
artificiels'' (l'alcool, la vie déréglée) la façon de surmonter son
angoisse existentielle. Son dandysme et ses extravagances s'allient à
des sentiments angoissants de culpabilité et d'élans vers la grandeur.
Sa vie est une alternance continue de désordre et d'aspirations
idéales. Le ''spleen'' signifie le mal du siècle.
Il a écrit Les Fleurs du mal (1857), Petits poèmes en prose
(1862-1864), Carnets, Mon coeur mis à nu, Fusées. L'ouvrage le plus
important est Les Fleurs du mal. C'est un recueil de 129 poèmes. Ier -
Spleen et idéal. Le poète a recours à la poésie et à l'amour pour
guérir son mal, mais sans résultat. IIe - Tableaux parisiens. - le
spectacle de la ville et la communion avec ses semblables. IIIe - Le
vin. Il se tourne vers le vin, symbole de la condition humaine. IVe -
Fleurs du mal. Ensuite il se tourne vers le vice: l'hachisch,
l'alcool, la vie déréglée. Ve - Révolte. Devant l'inutilité de ses
tentatives, il s'abandonne à la mystique noire en se révoltant contre
le dieu cruel qui l'a créé. C'est la seule partie romantique du
recueil. VIe - La Mort. Enfin, le poète se tourne vers le dernier
remède, la mort. On va analyser deux poésies de Fleurs du Mal, on va
donner des exmples pour montrer la vie douloureuse du poète. A l'aide
d'une métaphore le poète est un albatros. Il y a un seul albatros,
donc un seul génie parmi les poètes. La vie d'un génie est prise en
dérisoire comme dit le poète: ''Souvent, pour s'amuser, les hommes
d'équipages / Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers / Qui
suivent, indolents compagnons de voyage, / Le navire glissant sur les
gouffres amers.'' Dans cette poésie on donne la définition du Poète:
''Le Poète est semblable au prince des nuées / Qui hante la tempete et
se rit de l'archer; / Exilé sur le sol au milieu des huées, / Ses
ailes de géant l'empechent de marcher.'' Le destin du poète est
semblable au destin de Jésus Christ: il est ''gauche'', ''veule'',
''comique'' et ''laid''. ''L'un agace son bec avec un brule-gueule. /
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!'' Sa vie peut etre
caractérisée par le vers de la poésie ''L'ennemi'' : ''Ma jeunesse ne
fut qu'un ténébreux orage'' - donc on l'intuit qu'il a été malade,
souffrant. L'ennemi est le temps qui s'en fuit et qui ne lui laisse
pas de terminer son oeuvre. Il veut que l'oeuvre atteingne la
maturité: ''Voilà que j'ai touché l'automne des idées''. Dans le Salon
de 1846 il donne la définition du ''romantisme''. ''Pour moi, le
romantisme est l'expression le plus récente, le plus actuel du beau.''
... ''Qui dit romantisme dit art moderne - c'est-à-dire intimité,
spiritualité, couleur, aspiration vers l'infini, exprimées par tous
les moyens qui contiennent les arts. ''Le romantisme et la couleur me
conduisent droit à Eugène Delacroix.''
Par son langage, Baudelaire réussit à reproduire le réel et à
matérialiser la substance. Sa poésie est faite de nuances, de
suggestion, d'accords, de musicalité. Ses meilleurs vers sont un
amalgame de chair et d'esprit, de chaleur et d'amertume, d'absolu et
d'intimité.
Par sa douleur intérieure, par la poésie géniale, par la beauté de
la nature qu'il a décrite, le désir de la liberté, il reste actuel à
nos jours. Il a été savant chimiste, poète maudit . On peut l'encadrer
dans le mouvement parnassien, symboliste. Il a des influences de
Victor Hugo, Théophile Gautier, Sainte-Beuve, Edgar Poe. Il a
influencé Stéphane Mallarmé, Verlaine, Arthur Rimbaud.
Sources:
1)Cerf, Juliette; Béguin, Olivier; Fenetre sur la littérature
française et francophone; Modern Languages, Milan, Italie, 2004; pages
197, 198;
2)Mes idées;
3)Repeţeanu, Liana-Rodica; La littérature française du XIXe siècle par
les textes, Editura Fundaţiei România de Mâine, Bucureşti, 2004, pages
145;
4)Sabbah, Hélène; Doucey, Bruno; Lesot, Adeline; Weil, Catherine;
Littérature Textes et méthode, ouvrage sous la direction d'Hélène
SABBAH; Ed. Hatier, Paris, 1993;
5)Wikipédia;
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal *** Florile răului, Ed.
Gunivas SRL, Chişinău, 2001; les plus belles poésies;
Au lecteur
La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourissent leur vermine.
Nos péchés sont tetus, nos repentirs sont lâches;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.
C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent!
Aux objets répugnants nous trouvons des appas;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.
Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.
Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.
Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.
Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,
Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cri,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde;
C'est l'Ennui! - L'oeil chargé d'un pleur involontaire,
Il reve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
-Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère!
Elévation
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallés,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
-Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!
Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forets de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
-Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
-- Material trimis de Roxana Sarbu
André Gide (1869-1951)
Il est né à Paris dans une famille protestante de la haute
bourgeoisie. Fils unique, il grandit dans une atmosphère ouattée mais
austère et rigoureuse. Son conflit intérieur explose dès qu'il a huit
ans: d'un coté le devoir, les principes, la pureté, de l'autre le
plaisir clandestin ressenti comme un péché. Il fréquente d'abord le
lycée de Montpellier puis poursuit ses études à Paris. Pendant ses
vacances en Normandie, il se lie d'une grande amitié avec sa cousine
Madeleine Rondeaux, qui deviendra sa femme.
Il se consacre très tot à la littérature. Son caractère est plein
de contradictions: hédoniste et puritain, sincère et plein
d'ambiguité, anticonformiste mais disposé à accepter le Prix Nobel en
1947, individualisme mais ouvert aux problèmes des autres.
Il écrit les Cahiers d' André Walter, fréquente le milieu
symboliste (Huysmans, Maeterlink, Mallarmé). Il écrit ensuite Les
Nourritures terrestres, La Porte étroite, Les Caves du Vatican,
Isabelle et La Symphonie pastorale. En 1909, il prend part à la
fondation de la ''Nouvelle Revue Française'', une des plus
prestigieuse revues littéraires du XX e siècle. Il écrit ensuite Si le
grain ne meurt, Corydon, Les Faux-Monnayeurs. Pendant la Seconde
Guerre mondiale, il est en Tunisie, où il écrit son Journal,
confession dramatique sur sa vie conjugale.
Le plus connu ouvrage est Les Nourritures terrestres (1897).
Recueil de poèmes, versets et pages de journal qui racontent la
libération éprouvé par Gide lors de son voyage en Algérie. L'auteur
conclut qu'il faut rejeter l'idée du péché pour gouter à tous les
fruits de la terre. Ce livre donne la liberté de penser, de voir, de
croire, de savoir, de vivre dans un monde mirifique, sans borne.
Evader dans ce monde parce que l'autre monde est celle de la guerre et
offre la souffrance, la stérilité, le désert. L'auteur veux voir son
héros, Nathanael, heureux quoiqu'il ne vive pas dans un monde juste.
La narrateur lui montre son univers merveilleux: des jardins, des
villes comme Florence. Il veux l'apprendre la ferveur.
Son style d'écriture est fort, son langage a de la fraîcheur comme
de la beauté des jardins orientaux. Le style c'est l'homme disait
Buffon, la phrase du XXe siècle s'est simplifié comme s'est le temps
changé: le siècle de la vitesse: voyages, ouverture vers le monde
entier, mais le lyrisme reste, il y a un grande différence d'écriture
entre XIXe siècle et XXe siècle. Les problèmes moraux restent toujours
meme à l'infini à discuter parce que les problématiques des romans
sont pour former l'égo de l'homme qui met ses pourquoi dans les
écrits. Il marque la naissance du roman moderne parce qu'il a exercité
un pouvoir dans son époque, une mentalité ouverte à tous les
changements du monde, un encouragement pour mentenir la paix pour son
pays. C'est une personalité vu ses discussions avec les grands hommes
pour ses problèmes essentiaux qui gouvernent la terre.
Sources:
Cerf, Juliette; Béguin, Olivier; Fenetre sur la littérature française
et francophone, Milan, Italie, 2004; pages: 244, 245;
Mes idées.
Citations:
Nathanael, je t'enseignerai la ferveur.
Nos actes s'attachent à nous comme sa lueur au phosphore. Ils nous
consument, il est vrai, mais ils nous font notre splendeur.
Et si notre âme a valu quelque chose, c'est qu'elle a brulé plus
ardemment que quelques autres.
Je vous ai vus, grands champs, baignés de la blancheur de l'aube;
lacs bleus, je me suis baigné dans vos flots - et que chaque caresse
de l'air riant m'ait fait sourire, voilà ce que je me lasserai pas de
te redire, Nathanael.
Je t'enseignerai la ferveur.
Si j'avais su des choses plus belles, c'est celles-là que je
t'aurais dites - celles-là, et non pas d'autres. page (157)
Belle Florence, ville d'étude grave, de luxe et de fleurs; surtout
sérieuse; grain de myrte et couronne de ''svelte laurier''.
Colline de Vincigliata. Là j'ai vu pour la première fois les
nuages, dans l'azur, se dissoudre; je m'étonnai beaucoup ne pensant
pas qu'il pussent ainsi se résorber dans le ciel, croyant qu'il
duraient jusqu'à la pluie et ne pouvait que s'apaissir. Mais non :
j'en observais tout les flocons un à un disparaître; il ne restait
plus que de l'azur. C'était une mort merveilleuse; un evanouissement
en plein ciel.
Rome, Monte Pincio pages (174),
(175)
-- Material trimis de Roxana Sarbu
André Gide
Il est l'écrivain français, né à Paris en 1869. Il a vécu 82 années
jusqu'à 1951. Il reçoit une éducation puritaine grâce à ses parents.Il
fait des études irrégulières supléées par des leçons particulières et
des voyages. Il fait connaissance de Paul Valéry et de Mallarmé; il
est influencé par le symbolisme. Pendant le voyage en Afrique du Nord
il fait connaissance d'Oscar Wilde. La sotie Les Caves du Vatican
imposa André Gide, aux cotés de Paul Valéry et de Marcel Proust, parmi
les écrivains de notoriété et originaux de l'époque, il devint le
contemporain capital. Etant une grande personnalité, il est présent au
Congrès Mondial de la Paix. Il adhère au Parti Communiste. Il fit un
voyage en U.R.S.S. Quand la Sconde Gerre Mondiale éclata, il se retira
dans le Midi, puis s'embarqua de nouveau pour l'Afrique du Nord, en
1942. Il a reçu le Prix Nobel en 1947.
Il s'inspire dans son oeuvre de Montaigne, Rousseau et Stendhal. Son
oeuvre animée par la passion de la liberté Les Nourritures terrestres
et de sincérité L' Immoraliste, et marqué par la volonté d'engagement
Voyage au Congo, Retour de l'U.R.S.S. cherche à définir un humanisme
moderne conciliant la lucidité de l'intelligence et la vitalité des
instincts les Caves du Vatican, la Symphonie pastorale, les
Faux-Monnayeurs, Journal publié essentiellement à partir de 1939. Par
son oeuvre il marque la naissance du roman moderne: diversité des
points de vue dans le récit, composition kaléidoscopique, mise en
abyme, il affirme la subjectivité souveraine du romancier. Le syntagme
mise en abyme est un terme emprunté à l'héraldique pour désigner
l'enchassement d'un récit dans un autre récit, par exemple chez Gide
les Faux-Monnayeurs ou chez Proust. L'un des plus importantes ouvrages
est l'écriture Les Nourritures terrestres(1895). Ce livre a un ton
lyrique et l'écrivain prescrit au jeune Nathanael d'abandonner toute
règle morale et toute habitude de penser pour gouter avec ferveur la
vie dans sa spontanéité et pour mieux connaître le monde et soi-meme.
C'est un ouvrage de reveries poétiques(contes orientaux, grandes
textes bibliques et discours inspirés de Nietzsche).
Vue par l'histoire littéraire, la production littéraire d'André Gide
connaîtrait les étapes suivantes: 1891-1897:Gide symboliste;
1897-1909: première maturité de l'écrivain depuis Les Nourritures
terrestres jusqu'à La Porte étroite; 1909-1919: une période confuse et
contradictoire d'où il sort renouvelé avec la Nouvelle Revue Française
et Les Caves du Vatican, suivie de la crise morale de la guerre, avec
La Symphonie pastorale; 1919-1927:l'Après-guerre. Il connaît une
jeunesse nouvelle, se trouve à l'avant-garde de toutes les hardiesse.
Il donne Les Faux-Monnayeurs, Corydon. Il s'intéresse aux problèmes
politiques et sociaux, écrit le Voyage au Congo. Le Journal laisse
entrevenir peut-etre la plus grande période de sa vie. Paludes, cette
sotie(récit non-linéaire et parodique qui emprunte son nom à un genre
dramatique du Moyen Age), contient au sens littéral une invitation à
une morale de l'inquiétude, à une recherche de la vie intense, et, du
point de vue esthétique, une invitation de forme symbolique à dépasser
le symbolisme. Il y a un jeu de miroirs entre réalité et création
littéraire, ainsi qu'entre les facteurs de focalisation: un narrateur
et ses récepteurs, les actants créés par le narrateur et les actants
créés par l'auteur. Ainsi le texte contient le texte déclaré de Gide:
la préface; celui du narrateur: l'agenda, le journal du narrateur
comprenant en fait la narration.
Son style est élevé; les phrases sont simples, la fluidité des
phrases d'où l'on distingue l'amour pour Dieu, la nature, la liberté,
vivre dans le présent(carpe diem), entrer dans les autres cultures
d'où résulte l'humanité. Il a gouté des biens de la terre. Il croit
qu'après lui les hommes se reconnaîtront plus heureux, meilleurs et
plus libres. Il a fait son oeuvre pour l'humanité. Il dit: J'ai vécu.
Bibliographie:
Ion, Angela:Histoire de la littérature française, Editura didactica( s,i
pedagogica(, Bucures,ti, 1982;
Lagarde et Michard: collection, XXe siècle, Ed. Bordas, 1966;
Larousse, Paris, 2002
*** §§§ ***
André Gide, Romans, récits et soties, oeuvres lyriques, France, Ed.
Gallimard, 1958,
Les Nourritures terrestres
A mon ami Maurice Quillot
Voici les fruits dont nous nous sommes nourris sur la terre.
Le Koran, II, 23
Ne te méprends pas, Nathanael, au titre brutal qu'il m'a plu de donner à
ce livre; j'eusse pu l'appeler Ménalque, mais Ménalque n'a jamais, non
plus que toi-meme, existé. Le seul nom d'homme est le mien propre, dont
ce livre eut pu se couvrir, mais alors comment eussé-je osé le signer?
Je m'y suis mis sans apprets, sans pudeur; et si parfois j'y parle de pays
que je n'ai point vus, de parfums que je n'ai point sentis, d'actions que je
n'ai point commises - ou de toi, mon Nathanael, que je n'ai pas encore
rencontré, - ce n'est point par hypocrisie, et ces choses ne sont pas plus
des mensonges que ce nom, Nathanael qui me liras, que je te donne,
ignorant le tien à venir.
Et quand tu m'auras lu, jette ce livre, - et sors. Je voudrais qu'il t'eut
donné le désir de sortir - sortir de n'importe où, de ta ville, de ta famille,
de ta chambre, de ta pensée. N'emporte pas mon livre avec toi. Si j'étais
Ménalque, pour te conduire j'aurais pris ta main droite, mais ta main
gauche l'eut ignoré, et cette main au plus tot je l'eusse lâchée, dès qu'on
eut été loin des villes, et je t'eusse dit: oublie-moi.
Que mon livre t'enseigne à t'intéresser plus à toi qu'à lui-meme, - puis à
tout le reste plus qu'à toi.
-- Material trimis de Roxana Sarbu
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Ce message pour vous informer des derniers livres audio à écouter et
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- STENDHAL - Le Coffre Et Le Revenant. Posté le 20 décembre 2008.
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- ARÈNE, Paul - La Tentation de Saint Antoine. Posté le 19 décembre 2008.
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- MAUPASSANT, Guy (De) - Nuit de Noël. Posté le 18 décembre 2008.
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- VOLTAIRE - Lettre Philosophique Sur Les Pensées De M. Pascal. Posté
le 17 décembre 2008.
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- VALLÈS, Jules - L'Insurgé. Posté le 16 décembre 2008.
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- WILDE, Oscar - Le Crime de Lord Arthur Savile. Posté le 15 décembre 2008.
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- MEER, Stéphane - Helena et l'orchestre du monde des brouillards.
Posté le 14 décembre 2008.
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En vous souhaitant une belle journée,
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Bonjour à tous !
Ce message pour vous informer des derniers livres audio à écouter et
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- CONAN DOYLE, Arthur - Son Dernier Coup D'Archet. Posté le 14 décembre 2008.
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- SIMENOT, Laurence - Visualisations créatrices. Posté le 13 décembre 2008.
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- DIVERS - Le Rhin allemand. Posté le 13 décembre 2008.
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- PÉRIER, Gilberte - La Vie de Monsieur Pascal. Posté le 12 décembre 2008.
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- MAISTRE, Xavier (De) - Voyage autour de ma chambre. Posté le 12 décembre 2008.
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- CONAN DOYLE, Arthur - Le Mystère De La Vallée De Boscombe. Posté le
11 décembre 2008.
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- LEMONNIER, Camille - La Noël du Petit Joueur de Violon. Posté le 11
décembre 2008.
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- RADIGUET, Raymond - Le Diable Au Corps. Posté le 10 décembre 2008.
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- POE, Edgar Allan - Le Chat noir. Posté le 10 décembre 2008.
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- SÉGUR, Comtesse (de) - L'Évangile d'une Grand-mère (Extrait). Posté
le 9 décembre 2008.
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- MAUPASSANT, Guy (de) - Conte de Noël. Posté le 9 décembre 2008.
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- LEROUX, Gaston - L'Homme Qui A Vu Le Diable. Posté le 8 décembre 2008.
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- Déclaration universelle des droits de l'Homme (En espagnol). Posté
le 8 décembre 2008.
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- MAUPASSANT, Guy (de) - Le Loup. Posté le 7 décembre 2008.
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